L'histoire de notre projet par Carole

L'aventure commence début 2007 au terme d'une recherche de résidence sur Brest. Aucune maison ne nous plaisait et le seul moyen d'avoir la maison de nos rêves était de la faire construire.
Nous partons donc en quête d'un terrain dans les environs de Brest. Après une inscription en règle dans plusieurs mairies, nous avons la chance de trouver un terrain à la Trinité Plouzané, dans un nouveau lotissement en cours de création : Société Nexity Foncier Conseil pour ceux qui connaissent. La promesse de vente est vite signée. Nous contactons un dessinateur avec des idées bien précises de ce que nous voulions. Une dessinatrice, Marina, (recommandée par une amie et collègue de travail de Christophe) se penche sur notre projet. Au terme de quelques rendez-vous, Marina nous offre notre grande maison sur papier glacé. Tous nos souhaits sont exaucés.



Nous voilà donc partis en quête d'un constructeur. La chose n'est pas aisée car nous habitons Toulon (et je suis toute seule car Christophe est en mer). Me voici pendue au téléphone. Mon Dieu, qu'il est difficile d'obtenir un devis. J'ai contacté plusieurs constructeurs : Kervran, les maisons du Ponant, François Léon et Raoul Corre. Le premier n'a pas pris la peine d'envoyer de devis, il m'a dit qu'il fallait compter environ 1500 euros du m2 habitable. Le deuxième a envoyé un devis avec un chiffre final. Le troisième aurait aussi bien pu vendre des aspirateurs. Reste Raoul Corre dont le commercial est une femme, Mme Quinquis. Très gentille, devis détaillé, beaucoup d'explications et de souplesse quant aux changements successifs que j'ai imposés. Mais cela ne change rien au verdict final : les devis sont hors de prix : 240 000 euros pour tous les constructeurs et même 300 000 pour un maître d'œuvre que j'avais aussi contacté. Le tout évidemment avec des matériaux de base. Sans compter un savoir-faire qui est souvent discutable. Nous commençons à entrevoir l'idée de faire la maison tous seuls. Nous attendons avec impatience d'être sur place pour pouvoir prendre des rendez-vous et discuter de visu, c'est quand même plus facile et plus porteur.

Entre temps, nous faisons parvenir les plans de la maison à l'architecte conseil du lotissement, Mme V. Pour résumer, celle-là on pourra dire qu'elle nous en aura fait baver en essayant de nous imposer ses idées plus ou moins farfelues et surtout qui vont alourdir la note finale. Nous n'osons pas lui dire "non" de peur qu'elle nous refuse le permis au final. Nous sommes novices et ne savons pas encore que seuls font foi le règlement et l'avis final de l'urbanisme (+ le maire) de Plouzané.
Tout d'abord, elle nous fait enlever l'incrustation de pierres qui se trouvait autour de la porte d'entrée, arguant que cela ne faisait pas partie de l'architecture bretonne mais découlait de l'extrapolation faite par les constructeurs. C'est vrai que nous ne voyons pas beaucoup de pierre autour des ouvertures en Bretagne...
Ensuite, elle exige différents décrochés sur les façades (et ça, ça coûte cher !). Nous obtempérons toujours. On continue avec le rajout d'une fenêtre sur la façade ouest pour "équilibrer" la façade ; cela fait deux fenêtres dans une des chambres d'amis mais allons-y ! On continue avec l'exigence d'une symétrie dans les ouvertures de la façade nord, il faut que cela soit un multiple de 0,6 espacé par un multiple de 0,6. On continue mais on obtempère. C'est ensuite le toit qu'elle attaque. Il faut le tourner pour respecter le sens du faîtage imposé par le règlement. Le toit qui était si beau au départ se retrouve quelconque avec un bout de toit plat. Mais nous n'avons pas le choix. Tant pis! Alors que nous venons à peine d'emménager, nous prenons rendez-vous avec Mme V. pour mettre fin à ces continuels changements. Mais elle pousse le bouchon trop loin avec une idée encore plus farfelue que les précédentes : incruster du bois sur la façade (typiquement breton n'est-ce pas ?!?) ou mettre un auvent en bois au coin de la maison. Là, c'en est trop. En discutant avec quelques connaissances que je me suis faites à l'école de Chloé (plusieurs personnes qui construisent dans le même lotissement et qui ont eux aussi maille à partir avec Mme V.), j'apprends qu'on peut contacter directement la mairie qui sert éventuellement de médiateur. J'ai donc au téléphone le chargé de l'urbanisme, M. L. (qui est aussi notre voisin à Locmaria). Il me propose de lui faire parvenir les plans ainsi que les différents changement imposés par Mme V. Il me rappelle me disant qu'il est temps de déposer le permis et de ne plus tenir compte de ses « conseils » car elle outre-passe ses droits. Elle n'est là que pour conseiller, faire respecter le règlement et en aucun cas pour imposer ses vues d'architecte. Nous déposons donc, sereins, le permis de construire. Il sera instruit en attendant que les travaux des parties communes du lotissement se terminent. Dès que c'est fait, les permis seront débloqués.
Le 18 décembre, nous passons chez le notaire pour signer l'acte définitif d'achat du terrain. Tout est OK, le crédit est débloqué. Pas de souci de ce côté.

Les travaux du lotissement sont censés se terminer fin janvier mais, mauvais temps oblige, cela prend du retard et nous n'obtenons le permis que fin février.
Entre temps, nous avons cogité et nous décidons de déposer un modificatif au permis de façon à changer le toit de la maison. Nous sommes tombés en admiration devant les toits en forme de vague qui se font de plus en plus. Nous faisons appel au dessinateur des Castors de l'ouest (auxquels nous avons adhéré entre temps car nous sommes définitivement auto-constructeurs). Et re, Mme V., nous revoilà. Et, oh miracle, elle se souvient parfaitement de nous... Et re, le sens du toit ne lui plaît pas, il faut le tourner. Nous faisons les esquisses et le rendu est nettement moins probant. Sans parler qu'il va sûrement falloir renforcer les fondations pour une histoire de portée dont je vous passe les détails. Qu'à cela ne tienne, forts de notre première expérience et du côté « on n'est plus novices », je fais directement appel à M. L. car nous sommes dans notre droit : nous avons suivi le règlement dans lequel il existe un grand vide concernant ce type de toit (et comme l'a dit une collègue de Mme V., « ce qui n'est pas interdit est foncièrement autorisé ») et une maison est déjà dans ce sens dans la première tranche du lotissement.
M. L. se penche sur le dossier et nous donne raison, officieusement en tout cas. Les Castors préparent le dossier. Maintenant on attend qu'il soit terminé pour le déposer.

Nous continuons en parallèle à faire faire des devis de matériaux. Les castors nous font des propositions aussi de leur côté. Il ressort quand même deux fournisseurs : Queguiner et Point P. Au final, c'est Point P qui l'emportera car ils sont vraiment les moins chers. Sans compter que les commerciaux, Jean Yves et Stéphanie, sont très sympas et de bon conseil. Queguiner se bat de son côté et me « harcèle » au téléphone, ils veulent absolument avoir notre chantier. Mais malgré leurs efforts, ils ne s'aligneront pas.
Nous allons voir Jean-Yves pour signer le devis définitif des matériaux. Nous en profitons pour glisser que Queguiner veut absolument le marché. Et sans lui mentir aucunement, nous lui montrons les prix « cassés » de Queguiner. Jean-Yves s'aligne sans discuter. Nous gagnons au final quelques 500 euros supplémentaires. Me voilà très fière de moi car on ne peut pas compter sur Christophe pour marchander. Qui ne tente rien n'a rien, dit le dicton.
Le modificatif au permis est accepté. Voici l'ancienne et la nouvelle toiture :



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